80ème anniversaire de la libération de Roppenheim

Samedi 22 mars, la commune a commémoré sa libération devant le monument aux morts.

Monsieur le Maire, entouré de ses Adjoints et des membres du Conseil Municipal, a rendu hommage à ce jour mémorable qu’on se doit de ne pas oublier.

Extrait du discours prononcé par Monsieur le Maire, René STUMPF :

« Le dimanche 18 mars 1945, les soldats français du 4ème régiment des tirailleurs tunisiens arrivent en provenance de ROESCHWOOG dans le but de libérer Roppenheim.

La population est radieuse de pouvoir accueillir ses libérateurs à bras ouverts, car elle a beaucoup souffert. D’abord, suite à l’évacuation vers la Haute-Vienne, à Saint-Gence, le 1er septembre 1939. Évacuation qui aura duré une année. Puis, suite à l’incorporation des jeunes, envoyés sur le front Russe à partir du mois d’août 1942.

Après une première libération par l’armée américaine venant de la rue de Leutenheim le 12 décembre 1944 et l’opération Nordwind mi-janvier 1945, les villages de Hatten, Rittershoffen et de Kilstett à Drusenheim, voir une partie de Sessenheim sont totalement détruits ou du moins en partie.

Heureusement un hiver rigoureux et une inondation importante ont permis d’épargner Roppenheim du même sort que ses villages voisins, puisque l’armée allemande a fait creuser des tranchés antichars et a miné des maisons dans la rue de Forstfeld et la rue Principale en préparation d’une bataille de défense.

Pour transmettre cette souffrance d’une guerre atroce, je vous présente la vie d’un enfant de notre commune.

Il est né le 7 février 1916 à Roppenheim. Appelé sous les drapeaux le 10 juin 1936 au 170ème régiment d’infanterie à Remiremont, il participe au défilé du 14 juillet 1938 à Strasbourg au grade de Sergent.

Il est rappelé, ou plutôt mobilisé, le 23 mars 1939 et affecté à la défense de la ligne Maginot au 68ème régiment d’infanterie à la casemate Neuhaeusel pour une année de Drôle de Guerre.

Le 3 juillet 1940, il est obligé de remettre les clés de la casemate aux allemands et est constitué prisonnier au camp à Haguenau pour regagner Roppenheim le 14 juillet 1940.

Sur décision des Allemands – d’incorporé de force les jeunes alsaciens – il est appelé le 22 mai 1943 dans la caserne à Bonn (Allemagne) pour être mobilisé en UKRAINE sur le front du DNIEPR, où il est blessé et évacué par avion le 2 décembre 1943. Après plusieurs séjours à l’hôpital de Lemberg (Ukraine), il a droit à 16 jours de convalescence dans son village natal.

Le Roppenheimois repart pour rejoindre son bataillon en traversant la POLOGNE pour arriver à Königsberg (Kaliningrad, RUSSIE) où il participe à la bataille du KRANNSCHLACHT le long du Danube.

Le 27 mars 1945, il est fait prisonnier en HONGRIE par l’armée rouge, puis transféré en train à vapeur jusqu’à la ville de Lola, près du cercle polaire en SIBÉRIE.

Ensuite l’attend une marche de 90 kms pour arriver au camp de travail forcé en forêt et dans une scierie. Dans cette région il fait tellement froid qu’il faut briser la glace au mois de juin pour chercher l’eau dans le puit !

De retour à Roppenheim, le 14 novembre 1945, notre enfant du village estime avoir eu beaucoup de chance d’avoir survécu à toutes ces péripéties.

Malgré le fait d’avoir perdu 9 années de sa jeunesse, au combat, blessé ou en captivité, il fonde une famille en 1949 et devient maire de Roppenheim de 1959 à 1983.

Je vous ai relaté un laps de temps d’une vie d’un alsacien, Monsieur HEINTZ Henri, qui reflète les douleurs, les épreuves, les cruautés et la complexité d’une guerre. Un temps qui nous semble tellement éloigné, et pourtant…

Aujourd’hui la guerre est de retour sur le continent européen, une guerre où des dirigeants décident et les innocents subissent. 80 années de paix nous font penser que c’est une situation acquise. Mais malheureusement ce n’est pas le cas. Espérons que le souvenir de la dernière guerre mobilise les démocraties européennes, pour nous et les générations futures. Mon souhait le plus sincère et le plus cher est que nos dirigeants arrivent à pérenniser la paix pour tous, afin de pouvoir profiter de la LIBERTÉ, de L’ÉGALITÉ et de la FRATERNITÉ. Célébrer le 80ème anniversaire de la libération de Roppenheim conforte une République Démocratique libre. Vive la France et vive la Paix »

Des mots poignants, qui ont ému les personnes présentes ce jour-là.

Les enfants de l’école, accompagnés du Directeur M. SCHRAFSTETTER, ont participé en chanson, en interprétant le chant « Les Fleurs de Paris », chanson emblématique faisant référence à l’espoir qui ne fane pas durant ces sombres périodes.

Ils ont également présenté l’histoire du monument aux morts, à travers la lecture d’un texte énoncé lors de l’inauguration du bâtiment, en 1949. (archive fournie par M. JORGER Bernard)

Cette manifestation s’est achevée dans la salle des fêtes, autour du verre de l’amitié servi par la municipalité.

Les habitants ont également été invités à découvrir l’exposition photos réalisée par M. JORGER Bernard dans la salle des fêtes. Cette exposition sera encore visible dimanche 30 mars et 06 avril, de 10h à 18h, et en semaine selon les horaires d’ouverture de la mairie. Entrée libre.

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